Sarthe. La sécheresse a accentué le problème des maisons fissurées

Ouest-France Publié le 08/09/2022

Une réunion publique, organisée par l’Association urgence maisons fissurées Sarthe, s’est tenue mardi 6 septembre 2022, à la salle Henri-Barbin, au Mans (Sarthe). Les propriétaires de ces bâtisses ont expliqué que la sécheresse avait accentué les craquelures de leurs maisons.
Mohamed Benyahia, président de l’Association urgence maisons fissurées Sarthe, a écouté longuement les remarques et les témoignages des propriétaires de maisons fissurées.
Mohamed Benyahia, président de l’Association urgence maisons fissurées Sarthe, a écouté longuement les remarques et les témoignages des propriétaires de maisons fissurées. | OUEST-FRANCE

Les fissures se sont agrandies de plusieurs centimètres cet été, soupire une habitante de Coulaines. Elle témoigne, comme plusieurs autres, lors de la réunion publique organisée par l’Association urgence maisons fissurées Sarthe (AUMF), mardi 6 septembre 2022, à la salle Henri-Barbin,au Mans(Sarthe). Plus de 75 personnes écoutent avec attention les faits relatés : tous ou presque sont propriétaires de maisons fissurées.

Une deuxième réunion publique à La Flèche

Au Mans, 109 sinistrés ont été recensés. La sécheresse de cet été a fortement aggravé les fissures déjà existantes, explique Mohamed Benyahia, président de l’AUMF. Si on n’obtient pas la reconnaissance en état de catastrophe naturelle alors qu’on a subi des chaleurs exceptionnelles, c’est vraiment aberrant.

Il s’est montré rassurant, donnant des conseils aux sinistrés, qu’ils habitent dans des communes reconnues ou non. La dernière date pour faire un recours, c’est le 26 septembre ! Une deuxième réunion publique sera organisée mercredi 14 septembre, à La Flèche, salle Printania, à 18 h.

Le Mans Sablé-sur-Sarthe La Flèche Sarthe Sécheresse

Compte Rendu de la Conférence départementale du 4 Juin 2022 à Sablé-Sur-Sarthe

Personnalités présentes :

– M. Guy Cosme, maire de Mézières Sur Ponthouin, adhérent à l’ACSMF et Mme Courtemanche Eliane Maire-adjointe

– Mme Sylvie Tolmont (PS, 4ème), 

– M. Michel Duchatelet, élus municipal Coulaines,

– M. Rémi Mareau élu municipal Sablé Sur Sarthe

– M. Johakim Le Floch-Imad et sa responsable de campagne Juliette Viguier (majorité présidentielle, 4ème),

– M. Rabbi Kokolo et suppléante Mme Salima Guedouar (NUPES, 5ème).

– M. Noa Lerosier (LR, 5ème), malade, a regretté ne pas pouvoir assister.

– 1 journaliste ‘Ouest France’, 1 journaliste ‘Le Maine Libre’ et un journaliste de Pruillé le Chétif

– Une cinquantaine de sinistrés.

Les sujets abordés :

  • La catastrophe naturelle des fissures
  • Le combat de l’association des sinistrés
  • La collaboration avec les élus municipaux pour :
  • Appliquer les accords
  • Demander la transparence de l’ACSMF.
  • Créer des commissions municipales Maisons Fissurées.
  • Nos revendications aux candidats aux législatives.
  • Abrogation de la circulaire
  • Modification de la loi votée
  • Les lettres au ministre de l’intérieur ou les questions au gouvernement, n’ont pas été entendues et n’ont pas abouti. Nous voulons que le problème des fissures soit posé rapidement à l’assemblée nationale, quel que soit l’issue du scrutin, cette catastrophe est une cause nationale qui doit être portée par tous les partis politique.

Les témoignages des sinistrés ont été émouvants, décrivaient plusieurs situations alarmantes :

  • Une situation dramatique au Mans, maisons déclarées insalubres, les sinistrés en détresse totale.
  • Des refus d’indemnisation par certaines compagnies d’assurance malgré la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle
  • Dégradation des maisons et de l’état psychologique de sinistrés.

Actions envisagées :

  • Préparation d’un événement début septembre pour la mise en pratique et faire un état des lieux après la sécheresse annoncée.
  • Un élu va demander la création d’une commission municipale Maisons Fissurées
  • Un élu va demander de la transparence sur l’ACSMF
Les personnalités présentes ont affirmé leur solidarité !

Maisons fissurées en Sarthe. La facture des travaux a doublé en deux ans : « J’ai envoyé 30 lettres à des gens riches »

A Sablé-sur-Sarthe, Cécile voit sa maison se fissurer un peu plus chaque année. Elle ne sait plus vers qui se tourner pour financer les travaux à mener.

Les fissures rendent la cheminée inutilisable chez Cécile. C'est son seul moyen de chauffage.
Les fissures rendent la cheminée inutilisable chez Cécile. C’est son seul moyen de chauffage. ©Julie HURISSE

Les Nouvelles L’Écho Fléchois – Par Julie Hurisse Publié le 4 Juin 22

A Sablé-sur-Sarthe, Cécile se bat depuis 2017 face à sa maison qui se fissure un peu plus chaque année.

Tous les ans une demande de reconnaissance en catastrophe naturelle pour pouvoir prétendre à être indemnisée. « J’ai envoyé des demandes de recours gracieux, en vain. C’est envoyé d’une institution à une autre ».

Une facture de 46 000 €

Elle a fait chiffrer le coût de ses travaux.

« En 2018, c’était 20 000 €, en 2020, la facture était montée à 45 000 €. Les fissures ne font que s’aggraver ».

Cécile

 

Aujourd’hui, il lui en coûterait 46 000 € pour « faire injecter de la résine en sous-sol pour stabiliser le sol ». Elle poursuit : « Ça ne prend pas en compte l’agrafage et colmatage des fissures et la réfection de la terrasse ou la cheminée». 

Impossible de se chauffer cet hiver

Et aujourd’hui, elle fait face à une nouvelle difficulté. « Des traces noires sont apparues au niveau de la bouche d’aération ».

Le cheministe qui est intervenu a été clair « la cheminée n’est pas tubée et il y a des fissures ». Elle ne peut plus s’en servir.

Il y a un risque que du monoxyde de carbone s’échappe dans la maison. 

Cécile

Le professionnel n’interviendra pas. « Il ne veut pas engager sa garantie décennale, car il craint que ça fissure de nouveau ». La cheminée est le seul moyen de chauffage de la maison.

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Le terrain est bien argileux

La Sabolienne a fait faire une étude de sol en février dernier pour prouver que les fissures étaient bien causées par un terrain argileux.

C’est la référence pour les assurances et l’étude a prouvé qu’elles étaient bien causées par l’argile.

Cécile

Elle ne décolère pas. « Quand on a acheté la maison, le diagnostic indiquait que l’aléa était faible pour l’argile. L’étude montre que nous sommes en risque fort».

« J’ai envoyé 30 lettres à des gens riches »

La Sabolienne ne sait plus vers qui se tourner. « J’ai envoyé 30 lettres à des gens riches : des footballeurs, des acteurs, des clubs de foot ». En vain.

Elle le martèle « nous sommes les premières victimes du réchauffement climatique et des mesures gouvernementales à l’encontre du climat ». 

À l’approche de l’été, l’appréhension monte encore un peu plus.

« À chaque fois qu’il fait chaud, nous sommes en stress. Notre maison s’enfonce. Quand il y a une inondation, on déclenche l’état de catastrophe naturelle. Et pour nous, qu’attendent-ils ? 

Maisons fissurées en Sarthe. Une réunion pour agir : « Nous sommes les premières victimes de la sécheresse, il est urgent de faire quelque chose »

L’association urgence maisons fissurées Sarthe organise une réunion à Sablé, samedi 4 juin 2022, salle Madeleine Marie à Sablé-sur-Sarthe.

De nombreuses communes de la Sarthe sont concernées par le phénomène des maisons fissurées après la sécheresse de 2020.
De nombreuses communes de la Sarthe sont concernées par le phénomène des maisons fissurées. ©Frédéric Jouvet

Les Nouvelles L’Echo Fléchois – Par Julie Hurisse Publié le 3 Juin 22  

L’association urgence maisons fissurées Sarthe organise une réunion à Sablé-sur-Sarthe, samedi 4 juin 2022, salle Madeleine Marie. La volonté de ses adhérents est d’alerter sur l’urgence d’agir face à une nouvelle sécheresse qui s’annonce. 

« Nous sommes les premières victimes de la sécheresse. Les maisons fissurées sont moins médiatiques que des tornades, les inondations ou le feu, mais on a aussi aussi besoin d’être assistés et aidés », estime son président Mohamed Benyahia.

215 adhérents en Sarthe

L’association, née en 2019, compte aujourd’hui 215 adhérents.

Au Mans nous comptons au moins 105 maisons sinistrées. Sur Sablé, une trentaine, idem au Bailleul, une dizaine à La Flèche. Il y en a partout.  

Mohamed Benyahia, président d’Urgence maisons fissurées Sarthe

Et il veut voir des actions concrètes se mettre en place.

« Notre déception est immense »

Il ne cache pas sa déception face notamment à la création de l’association des communes sarthoises maisons fissurées.

« 140 communes en font partie et nous n’avons aucun contact avec eux. Son président dit publiquement que l’argent est fait pour aider les sinistrés ».

Or les actions tardent.

Certains maires trouvent ce moyen pratique pour se débarrasser du problème des maisons fissurées et ça fait encore plus mal. Notre déception est immense.

Mohamed Benyahia, président d’Urgence maisons fissurées Sarthe

Il aurait notamment voulu que l’association des maires finance un recours au tribunal administratif pour dénoncer les arrêtés de non-reconnaissance en catastrophe naturelle.

L’association porte un recours collectif 

« Les élus savent ce qu’ils doivent faire, la préfecture aussi. On compte sur nous même aujourd’hui. On a pris un avocat et fait un recours collectif des sinistrés de la Sarthe. C’est une première en France et voulons l’étendre à d’autres départements ».

Ils ont attaqué un arrêté du 14 janvier 2022 dans lequel 9 communes n’ont pas été reconnues. Ils portent un deuxième recours « contre la circulaire du 10 mai 2019 qui donne les modalités de reconnaissance ou de non reconnaissance, nous voulons l’abroger ».

« Tout est calculé au doigt mouillé et nos maisons s’écroulent »

Il en explique les raisons. « La reconnaissance est basée sur les critères météorologiques. Il faut avoir un indicateur d’humidité superficiel. Météo France n’en n’a pas hormis dans le sud. Un modèle mathématique est élaboré pour des terrains argileux, mais agricoles non bâtis, ça c’est l’arnaque. Tout est calculé au doigt mouillé et pendant ce temps-là, nos maisons s’écroulent ».

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Des propositions concrètes

Sa proposition : « dès qu’il y a des fissures, l’assurance fait une étude de sol sur place. Il y a des caractéristiques communes, mais chaque cas est différent. Elle a deux vertus : voir si ça vient du retrait de l’argile. Si c’est le cas, on déclenche la catastrophe naturelle.

Elle permet aussi de donner des indications pour « une réparation pérenne ».

Ils ont lancé une autre action concrète : « nous allons signer une convention avec un cabinet d’expertise, qui défend les assurés face aux experts des assurances ».

« C’est une alerte »

Mohamed Benyahia ne mâche pas ses mots. « La nouvelle loi votée face à la sécheresse, c’est de la cosmétique. On veut qu’ils viennent faire des études de sol et commencer à réparer les maisons, le reste on n’a pas le temps » .

Et il le martèle « on ne demande pas l’aumône, on demande que l’État fasse son travail et à travers nous se prépare au futur. C’est une alerte ! » Et il espère qu’en cette période électorale, elle sera entendue. Réunion à Sablé-sur-Sarthe, samedi 4 juin, à 14 h, salle Madeleine Marie.