2 – Maisons fissurées : faites-vous connaitre en mairie

A La Flèche, des propriétaires ont constaté d’importantes fissures sur leurs maisons. Selon eux, les sècheresses des étés 2018 et 2019 en seraient la cause.

« Quand le carrelage a claqué ça a fait un de ces bruits.  »  Dans leur salon, Claude Chantepie et son épouse montrent le sol dans l’angle de la pièce. Une fissure qui court depuis la baie vitrée le long des carreaux et des joints. Voilà onze ans que le couple vit dans cette maison construite en 1999, et située ZAC du Canada, à La Flèche. « Il n’y avait rien quand on l’a achetée  » Rien jusqu’à l’été 2018. Et l’apparition d’une petite fissure à l’extérieur. « On pensait que le crépis n’était peut-être pas assez épais, qu’il avait souffert de la chaleur »  

« La terrasse s’est enfoncée » 

C’est en Juillet 2019 que le phénomène s’est aggravé. Le crépi extérieur a fondu sur toute la longueur d’une des façades, la terrasse s’est enfoncée et s’est écartée du mur d’environ deux centimètres.  » C’est là que le carrelage, à l’intérieur, a commencé à bouger, raconte Claude Chantepie. Comme ça avait bougeait à l’extérieur, ça a claqué au niveau des carreaux. Les plinthes, aussi, ont travaillé, et maintenant ce sont les plaques de plâtre. Cela touche principalement les parties sud et est de la maison.  » 

 » Plusieurs dizaines de maisons concernées  » 

La maison de Claude Chantepie et son épouse est construite sur un terrain argileux. Pour eux, cela ne fait aucun doute. Les sècheresses consécutives de 2018 et 2019 sont la cause des ces dégradations. Un autre riverain de la ZAC du Canada rencontre les mêmes déboires. Là aussi,  » ça a commencé à fissurer un peu l’an dernier, entre la porte du garage et celle de la salle à manger, et ça s’est aggravé cette année. A l’intérieur, le sol a baissé un peu au niveau des plinthes. Près d’un centimètre à certains endroits. « 

A La Flèche, plusieurs dizaines de maisons auraient subi les effets de la sècheresse. « Le maçon que j’ai fait venir, m’a dit qu’il en voyait trois ou quatre par semaine depuis cet été «  confirme Claude Chantepie.

« Un courrier à la mairie »

Il y a trois semaines, Claude et cet autre habitant de la ZAC du Canada, ont participé à une réunion d’information organisée au Bailleul par « les oubliés de la canicule 72 » . Ils ont aussi signalé leur situation à la mairie de La Flèche. Sur courrier libre, avec quelques photos. A ce jour, le service urbanisme a reçu quatre signalements.  » Il faut absolument faire une déclaration en mairie (1), rappelait, il y a quelques jours, Guy-Michel Chauveau, maire de La Flèche. Si on a un grand nombre de dossiers, cela facilitera la prise de l’arrêté interministériel de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle. »  Seul cet arrêté permettrait, potentiellement, une prise en charge par les assurances. Car le coût des travaux peut vite s’envoler.  » Faire venir une machine pour faire tester le terrain, c’est 37 000 euros « , s’explique Claude Chantepie.

Jean-Christophe Couderc

(1) Courrier libre accompagné de quelques photos, à déposer au service urbanisme de la ville de La Flèche. Renseignements –> lesoubliesdelacanicule72@gmail.com

Après la sécheresse, sa maison se fissure

Ouest-France 15 octobre 2019

En Sarthe, des habitants constatent l’apparition d’inquiétantes fissures sur les façades de leurs maisons. Parmi eux, Patricia Pérez. Elle va entamer des démarches administratives.

Les premières fissures ne l’ont pas vraiment inquiétée. C’était à l’été 2017. Mais aujourd’hui, les failles dans les murs ont grossi.  » Mettez votre oeil, là, on arrive même à regarder dans le jardin !  » s’exclame Patricia Pérez. La vue sur le jardin, depuis l’intérieur du garage, aurait pu être une bonne nouvelle … Si ça n’avait pas été à travers l’importante fissure.  » Entre le début de l’hiver et cet été, l’écart s’est agrandi de 1,5cm » soupire cette mère de famille, installée dans le quartier de Verron à La Flèche.

 » Je ne vois pas d’autres explications que la sécheresse  »

C’est en pianotant sur son ordinateur qu’elle a découvert un tas histoires semblables à la sienne.  » Les dates des fissures de mon garage correspondaient : 2017, 2018, 2019 … Je ne vois pas d’autres explications que la sécheresse  » , poursuit-elle. En effet, quand le mercure grimpe, la situation s’aggrave.

Pour l’heure, Patricia n’est qu’à  » la prise de conscience « , appuyée par la création récente de l’association Les oubliés de la canicule 72. Cette dernière a été lancée par Mohamed Benyahia, installé à Neuville-sur-Sarthe (Ouest France d’hier). Sa demande de reconnaissance en catastrophe naturelle transmise par son maire auprès des services préfectoraux, a été refusée. La commune ne fait pas partie des cinq (Avezé, Champfleur, Conlie, Fresnay-sur-Sarthe, Louzes) dont l’état de catastrophe naturelle a été reconnu dans l’arrêté du 16 Juillet 2019. Il appelle toutes les personnes concernées à se regrouper, pour s’entraider dans les démarches (lesoubliesdelacanicule72@gmail.com)

Patricia Pérez, elle, entame tout justement les démarches pour faire connaître le sinistre,  » J’ai contacté l’assurance par mail, j’ai aussi sollicité l’adjoint à l’urbanisme  »  Contacté, Dominique Davoine confie que  » plusieurs personnes ont informé les élus, mais pour l’heure, il n’y a pas eu de dossier déposé en mairie  » Celui de Patricia Pérez devrait arriver prochainement ….